Mon retour sur World of Warcraft

Quand j’y pense, ça doit faire presque 10 ans que je n’ai pas été sur World of Warcraft (un peu moins en réalité le jeu me dit avoir eu des haut-faits en 2015). Et puis là, comme ça, je me suis dit : « Ça fait un bail, vient j’y rejoue pour voir. »

J’y ai joué non-stop pendant presque deux semaines, à découvrir tout ce que j’ai manqué depuis la sortie de Mist of Pandaria (dernière extension que j’ai connu), à tester les nouvelles classes, les nouvelles zones, mécaniques de jeu, etc. Bref je me suis éclatée, mais y a un soucis. Deux en fait.

Timelines fuckées

Si je suis partie à l’époque c’était pour tout un tas de raisons. Ma guilde se délitait, mes potes avaient décroché un peu avant moi, j’accrochais vraiment pas à MoP (« gnagnagna c’est kunfu panda »), j’en avais tout simplement marre et je commençais à devoir payer un peu tout dans ma vie, donc l’abonnement à WoW est passé après le fait de payer l’appart et la bouffe. J’y ai bien rejoué de temps à autre, sur serveur privé essentiellement pour continuer à rejouer en boucle au jeu qui m’avait tant séduit à l’époque : WoW WoTLK. Que de bon souvenirs (pas que.)

Toujours est-il qu’en arrivant dans le World of Warcraft de maintenant, mes connaissances étaient pas mal rouillées, certes j’avais poncé le wiki à l’époque de WoTLK mais depuis très peu de nouvelles informations étaient entrées dans mon cerveau (oui, même quand je jouais à MoP, je vous ai dit que j’étais réfractaire au changement à l’époque.) Je savais vaguement que Thrall était parti pendant Cataclysme (aucune idée de ce qu’il était devenu par la suite par contre), que Hurlenfer avait été chef de guerre puis dégagé (et parti foutre la merde dans le passé, des bails comme ça) au profit de Vol’jin et c’est à peu près tout. Quelques trucs sur Illidan qu’est revenu, Sylvanas qui est devenue cheffe de guerre, des histoires de crimes de guerre, mais rien de précis.

Donc je débarque comme une fleur, tout est comme avant en Durotar (enfin, comme après le Cataclysme quoi), mais plus le temps passe plus je me dis qu’il y a un soucis. Qui est le chef de guerre ? Pas Thrall, pas Hurlenfer, pas Vol’jin non plus ? C’est Sylvanas apparemment, mais on ne la voit nulle part dans Orgrimmar. Enfin, c’est Sylvanas, suivant à qui on demande. Et oui, parce que Outreterre et Norfendre, que j’ai connu à l’époque, elles sont toujours là. Et elles ont toujours leurs vielles quêtes de l’époque, avec Thrall qui a envoyé une expédition en Outreterre et Hurlenfer qui dirige l’assaut en Norfendre. Oui oui, le Hurlenfer qui a été chef de guerre, puis dégagé pendant un siège sur Orgrimmar, puis est parti dans le passé, il est toujours en Norfendre sous les ordres de Thrall, qui n’est plus chef de guerre depuis un paquet de temps maintenant.

Vous devriez voir où je veux en venir je pense. Tout est mélangé, absolument tout, ce qui donne un bordel pas possible. Et encore, j’étais accrochée parce que j’aime l’univers et parce que j’avais des bases. Maintenant imaginez vous quelqu’un qui débarque, qui a jamais joué ou entendu parlé de ce jeu ou de son univers. Soit la personne décroche rapidement et passe en mode auto et rien à foutre de l’histoire (un truc déjà présent dans WoW de base à sa sortie) soit il décroche totalement s’il veut un peu d’histoire et il se tire. C’est un peu comme essayer de regarder un film au milieu du MCU sans jamais avoir entendu parlé du reste, tu va rien comprendre et tu va te faire chier. Et encore, le MCU si t’as de la vaillance tu peux retourner voir les vieux films, ici c’est possible, un peu, en partie, enfin c’est compliqué.

Le level scaling

Une fois le niveau 50 (ou 60 peut-être depuis Dragon Flight ?) atteint avec votre premier personnage, vous avez accès à Chromie avec vos rerolls. Ça permet d’étendre le level scaling de toutes les zones de 10 à 60 (50 avant Dragon Flight).

Le level scaling, pour celleux qui savent pas ce que c’est, c’est un gros changement de paradigme pour WoW, il est présent partout pas seulement avec Chromie. À l’époque tous les mobs étaient d’un niveau fixe, et en progressant ils étaient de plus en plus facile à tuer jusqu’à devenir insignifiant. Maintenant ils progressent en même temps que nous, au début tout sera niveau 1, puis niveau 2, etc. Si certains sont réfractaires à l’idée, avec l’argument qu’elle enlève une grosse part du sentiment de progression dans le jeu, il faut aussi reconnaître qu’elle permet une plus grande liberté, et qu’elle permet d’éviter d’avoir des zones et des quêtes obsolètes, ou à minima de les garder pertinentes et utiles plus longtemps.

Parce qu’on level up vite maintenant, très vite. Sans sortir de Durotar j’ai atteint le niveau 25, le niveau maximal actuel étant réduit à 60 (contrairement au 120 et des brouettes d’avant le squish de Shadowlands. Donc autant dire qu’on a pas le temps de faire plus de quelques zones avant d’être au niveau max. En soi ça serait pas un problème, si le level scaling était total, du niveau 1 au niveau 60. Mais non, les zones de Kalimdor, des Royaumes de l’Est, d’Outreterre et de Norfendre sont limitées au niveau 30, dès le niveau 34 atteint on one-shot tous les mobs, pour la Pandarie c’est le niveau 35 qui est la limite, etc. pour toutes les extensions.

Du coup, si vous êtes comme moi et que vous aimez suivre ou resuivre les histoires des anciennes extensions, vous êtes rapidement gavées. Chromie permet de mitiger ça, même si j’ai personnellement beaucoup de mal à comprendre l’intérêt de limiter le level scaling des zones ou l’intérêt de limiter Chromie à un simple outil de leveling. En effet, une fois le niveau 60 atteint, vous êtes expulsé du retour dans le temps et vous vous retrouvé avec des quêtes à moitié finie dans une zone peuplée de créature niveau 30, 35 ou 45, sympa.

Une solution utilisée est d’avoir recours à Slahtz. Qui est Slahtz ? C’est un annihilateur d’expérience, un bien joli mot pour définir un PNJ qui va vous permettre de stopper purement et simplement le gain d’expérience. Vous pouvez vous verrouiller au niveau 30, pour avoir accès à tous les continents sans vous retrouver face à des mobs trop faible pour vous, ou vous pouvez utiliser Chromie en plus de Slahtz pour arriver à des niveaux plus élevés (et donc accéder à plus de talents et de compétences) tout en restant sur des mobs qui suivent votre niveau.

J’ai utilisé la première solution un moment, puis lorsque j’ai découvert Chromie j’ai décidé d’utiliser la seconde. Et là, surprise : un bug sauvage. Ou une feature, rien n’est clair. Arrivée au niveau 59, je retourne voir Slahtz, il me fait son speech, mais aucune confirmation pour stopper mon gain d’expérience. Malheur, je suis en pleine suite de quête en Pandarie et si je gagne encore un seul niveau je suis bonne pour recommencer un perso ou passer un mode ennui maximal sur des mobs bas level.

Ce qu’il se passe ici est pas clair. Pour certains c’est juste un bug temporaire de Slahtz qui est passé suite à la sortie de Dragon Flight qui le rend tout simple inutilisable deux fois de suite (si vous avez bloqué un perso pour le débloquer vous ne pouvez plus le rebloquer à cause de ce bug), pour d’autres c’est un bug qui limite toujours Slahtz pour les niveau 1 à 50 et pas 50 à 60, et dans tous les cas ça fait plus d’un mois que des gens s’en plaigne sur les forums mais aucune réponse de Blizzard.

Conclusion

À la base je comptais faire un article célébrant mon retour sur le jeu, mais au bout d’à peine deux semaines je me retrouve avec un main trop haut level pour le contenu qui m’intéresse (à savoir : toutes les extensions à partir de Cataclysm que je ne connais que très peu), je dois dire être particulièrement gavée et à la limite de laisser tomber (je n’aime pas l’idée de devoir faire cinquante rerolls, j’aime avoir un seul personnage, peut-être deux, mais pas plus).

Sans doute que je vais continuer à y jouer, au moins pour un temps, ça serait vraiment trop bête d’arrêter alors que le reste du jeu me plaît, mais ça implique de créer encore un nouveau personnage et de le lock au niveau 45, histoire d’être safe (une autre théorie met en lien le bug de Slahtz avec le lancement de la suite de quête de Shadowlands qui arrive de force dans votre journal au alentour des niveau 46-48).

EDIT : Comme quoi, râler sur les forum, ça sert. Le bug a été corrigé et je vais pouvoir continuer à jouer mon main (mais ne vous en faites pas, je vais continuer à râler sur d’autres trucs, c’est un besoin vital pour moi.)


Le 28 Brumaire 231.

Intégrer la triche dans les jeux

J’aime beaucoup les jeux qui intègre la triche directement dans leur gameplay et leur histoire.

Pour prendre un exemple qui date un peu maintenant, je jouais récemment au Sims 2 sur NDS, c’est un jeu qui se passe en temps réel (chose encore très rare à l’époque) avec des temps d’attente de 8 heures pour les constructions et les clients qui réservent pour au moins un jour, parfois plus. On se retrouve donc rapidement à ne plus pouvoir faire grand chose à par éteindre le jeu et attendre — il y a toujours des choses à faire, mais rien qui permette de patienter huit heures.

Une technique de triche très simple consiste donc à :

  1. Avancer l’heure jusqu’à la fin de la construction ou jusqu’à ce que les clients payent et partent, sauvegarder
  2. Remettre l’heure actuelle sur la console et charger la partie

Sauf que si tu tente de faire ça ici, le jeu s’en rends compte. Il pourrait se contenter de te mettre un dialogue chiant comme dans Animal Crossing, de te sanctionner en te retirant de l’argent ou de tout simplement bloquer la partie jusqu’à ce que l’heure de sauvegarde et l’heure de la console soient alignées à nouveau. Mais non, ici les créateur·ices ont décidé de faire bien mieux, et d’intégrer tout ça à la diégèse du jeu.

Une fois la triche effectuée et la partie rechargée avec l’heure actuelle, le réceptionniste t’appelle en te disant que tu aurait pu arriver plus tôt (*clin d’œil clin d’œil*) et t’annonce que les extraterrestres ont lancé une invasion — chose qui arrive de temps à autre et qui est amené en tout début de partie. Une cinématique se lance donc avec une horloge alien qui tourne à l’envers (*clin d’œil clin d’œil*), suivie de l’armée de l’Empereur Xizzle (le personnage qui introduit les extraterrestres et leur incursion dans Zarbville en début de partie). Puis, il y a des aliens dans tous les endroits où il peut y avoir une invasion — une invasion normale est limitée à un seul endroit — dont on doit se débarrasser, comme une invasion normale, avec le pistolet à eau (seule faiblesse connue des aliens, raison pour laquelle ils sont présents ici d’ailleurs, la ville étant au milieu d’un désert.)

C’est drôle, ludique, ça punit un peu læ joueur·euse en lui faisant bien comprendre pourquoi ça arrive et ça rentre totalement dans la diégèse du jeu, j’adore.


Le 15 Fructidor 229.

Pourquoi les Sims c’était mieux avant

Avertissement : article coup de gueule assez décousu livrant mon avis et mon ressenti sur la série et sa direction.

La série Les Sims a beaucoup perdu en passant du deux au trois puis au quatre. Par exemple, la création de quartier qui a été rendue impossible aux non-moddeurs, changer de famille faisait perdre les récompenses, souhaits verrouillés et inventaires dans le 3. Mais c’est surtout au niveau des consoles qu’on voit qu’il n’y a plus le droit de sortir des clous. Dans la version DS du 2 on se retrouve dans un désert (Zarbville, quartier présent dans la version PC, on y retrouve quelques personnage de cette version sur la version DS d’ailleurs, mais le tout est très différent tout de même), le système de « discussion » est totalement différent des autres versions que j’ai pu tester à ce jour (je liste plus bas), même le cœur du jeu n’est plus le même : on ne contrôle pas une famille qu’on fait vivre, mais on gère un hôtel, le tout avec le même genre d’humour qu’on peut retrouver dans l’opus sur PC. Tandis que dans la version NDS du troisième volet, on contrôle juste une famille, rien de vraiment différent de la version PC si ce n’est tout un tas de choses retirée du fait des limitations technique de la console. Même les contrôles sont sensiblement les mêmes, à la différence qu’on utilise un stylet et pas une souris. De même, à l’époque de la version 2 de la saga, chaque jeu sur chaque console était très différent. Par exemple sur PS2 on contrôlait læ sim directement et il y avait une sorte de mode histoire. Sur les version « Naufragés » c’était la même chose, chaque version était totalement unique (en dehors de la version PC qui était, hormis son mode histoire, une simple copie des Sims 2 mais transposé dans un autre environnement). La seule exception notable étant Les Sims Medieval qui apportait un système de jeu et une histoire sortant de la logique des autres jeux, comme l’avait fait les opus console du deuxième opus.

Concernant les versions PC, on a donc, comme je l’ai déjà dit, perdu beaucoup de potentiel concernant les quartiers (plus de build-a-city challenge possible sans une très grosse part de modding, et pas de quartiers personnalisés sans ça non plus). On a aussi perdu une partie de l’humour de la série, très absurde dans l’esprit selon moi. De même, les magasins ne furent pas réintroduits (bien que remplacé par les hôtels), ainsi que les créatures surnaturelles qui ne furent ajoutées que très tard dans les extensions. En parallèle des ajouts ont été fait et furent les bienvenus ; le système de traits pour la personnalité des sims, supérieur de loin au système utilisé précédemment, également le Create-a-Style qui permettait de faire l’équivalent d’un remesh directement dans le jeu et pour la quasi-totalité des objets. Le jeu souffrait en revanche d’un manque flagrant de travail sur l’optimisation et sur les bugs, notamment sur la nouveauté phare de la série : le monde ouvert et le mode histoire, qui finissaient tout deux par causer des bugs allant jusqu’à la corruption de partie sur seulement quelques générations de sims.

Je reconnais que de nouveaux types de gameplay ont également été ajouté dans cet opus au fur et à mesure des extensions, comme le système de tombeau dans Destination Aventure, mais généralement cela s’inscrivait mal avec le reste du jeu. Par exemple en ce qui concerne cette extension les vacances familiales étaient une chose au mieux très dure à gérer au pire juste impossible ; faire les donjons étant obligatoire pour avoir un visa élevé, cela combiné au monde ouvert qui obligeait læ joueur·se à gérer plusieurs sims dans des endroits totalement opposés tout en prenant soin de résoudre des énigmes en même temps.

Enfin vient le quatrième opus. Il est encore tôt pour le juger me diront certain·es, étant donné que d’autre DLC sont attendus, mais justement, le problème vient de là. Nous sommes habitué·es depuis le 2 à devoir racheter toutes les extensions du jeu précédent pour le nouveau (Les Sims Comme chiens et chats qui devient Les Sims 2 Animaux et compagnie puis Les Sims 3 Animaux et compagnie, de même avec le reste des extensions), mais maintenant il y a une grosse différence de paradigme avec les opus précédemment : le mode de distribution et d’achat. Désormais la plupart des jeux s’achètent directement en ligne, les DLC sont monnaie courante, les Sims 3 est sorti peu avant ce changement et était encore coincé entre deux monde, de véritable extensions sortait alors (ce qui n’empêchait pas la vente de DLC, mais ça n’était pas là que le plus gros du contenu était présent). Si on fait le compte, les Sims 4 — en comptant les extensions, les pack de jeu et les kits d’objets — a 31 contenus additionnels payants à ce jour (je rappelle que d’autres sont prévus), tandis que les Sims 3 n’en a eu 20 et les Sims 2 seulement 17. Le tout pour un contenu plus pauvre comparativement (des ajouts ont été fait mais beaucoup de choses manquent). Sans compter le fait qu’EA vende des DLC de DLC (un pack ajoutant des animaux, requérant un autre pack sur les animaux par exemple).

En plus des éléments manquants comme les créatures surnaturelles (certes il y a les vampires, les extraterrestres, les végésims et les squelettes bientôt, mais quid des loup-garous, des morts-vivants, du yéti, des fées, des sorcier·es, des génies, des momies, etc. ?), le nombre d’aspirations et de traits disponibles (dont seulement 3 caractérise un sim adulte, un nombre ridiculement petit) et qui rend au final tous les sims très similaires là où le système d’émotion (plus qu’inutile, la colère ou la tristesse ne pouvant plus être ressentie dès lors que votre sim a une maison un peu décorée par exemple) voulait les rendre encore plus uniques. De même les quartiers sont encore plus restreint que dans le volet précédent, impossible d’avoir un monde différent de celui qui nous est proposé de base sans avoir recourt aux mods. Le tout sans parler du système de collection, qui était déjà pénible dans les Sims 3, mais qui pouvait être allégé à l’aide d’une récompense qui affichait les collectibles sur la carte, récompense absente du 4, obligeant læ joueur·se à jouer à Trouvez Charlie plutôt qu’aux Sims.

Maintenant que les rumeurs d’un cinquième volet font surface je doute de plus en plus sérieusement de la qualité de cette future version au vu de l’évolution de la série. Il y a eu certes des ajouts plus que bienvenu, mais la machine à sous sans limite qu’est EA ne risque pas de changer de trajectoire tant que son système économique fonctionnera. Pour ma part, je rêve toujours d’un équivalent, si non libre, au moins plus respectueux de ses joueuses et de ses joueurs et où la créativité des personnes travaillant dessus pourrait être pleinement exprimée à nouveau.

Note : je me dois tout de même de reconnaître au quatrième opus un ajout très positif : la « personnalisation du genre », permettant de faire des personnes transgenres. Même si cela reste dans une optique de marketing, c’est une évolution positive (malheureusement noyée dans le reste).

Liste des jeux testés à ce jour :

  • Sims 2 PC (avec toutes les extensions)
  • Sims 2 PS2
  • Sims 2 NDS
  • Sims Castaway PS2
  • Sims Castaway NDS
  • Les Sims : Histoire de naufragés PC
  • Sims 2 Pets NDS
  • Sims 3 (avec toutes les extensions)
  • Sims 3 NDS
  • Les Sims Médiéval PC
  • Sims 4 (avec une grosse partie des DLC sorti à ce jour)
  • Urbz : Sims in the City NDS
  • Urbz : Sims in the City PS2

Le 11 Brumaire 228.