Nanowrimo et burnout

En Novembre 2021, j’ai tenté le Nanowrimo, un challenge assez connu sur internet qui consiste à écrire le premier jet d’un roman (dans les 50000 mots) en un mois. J’en ai profité pour tenter de mettre un peu d’ordre dans l’histoire que je traînais depuis un moment sous la forme de nouvelle disparates, celles de Chien Errant (dont certaines sont disponibles sur le blog). Je suis du genre à me lancer dans l’écriture avec une idée de base et à me laisser porter pour voir où ça me mène, j’avais donc un plan assez léger : une série de scène, quelques personnages, et basta.

Au début tout allait bien, je progressais même franchement rapidement, aidée par un mois léger en terme de travail salarié. Puis, à mesure que le temps passait j’avais de plus en plus de mal à écrire, ça devenait de plus en plus compliqué pour moi de savoir quoi raconter de plus. Mais pas de soucis, je me suis forcée et forcée, il fallait arriver au 50000 mots, sinon c’était un échec.

Résultat : je termine le manuscrit par « putain », je le jette dans un coin, il fait seulement 35000 ou 40000 mots, et je n’arrive plus à écrire quoi que ce soit pendant les quatre mois qui ont suivit. J’ai fait un burnout.

C’est seulement au bout de ces quatre mois à être incapable d’écrire quoi que ce soit ou de lire quoi que ce soit que j’ai finalement essayé de recommencer à écrire un peu tous les jours. Avant cette expérience j’étais capable d’écrire facilement 500 mots par jours tous les jours sans jamais en rater un seul. Depuis, je peine à atteindre les 200 mots, sans même parler d’être un minimum régulière, je passe encore des jours, des semaines voir des mois sans être capable d’écrire. Le fait d’écrire m’angoisse maintenant, alors que j’en retirais presque uniquement du plaisir avant.

Et ce premier jet, est-ce qu’il était bien au moins ? Est-ce que ça valait un peu le coup pour ce que j’ai réussit à faire ? Non. Je le déteste plus que je n’ai jamais détesté quoi que ce soit que j’ai pu créer, vous n’avez pas idée. Je le déteste et je n’ai toujours pas réussit à terminer la première relecture, ça fait presque un an qu’il est terminé et la première relecture n’est toujours pas faite.

Quand j’y pense, c’est pas l’histoire que je hais, ou ses personnages, mais le roman en lui même, sans avoir de reproche précis à lui faire. Le fait d’y penser m’angoisse, le fait de ne pas y toucher m’angoisse aussi, je ne peux pas abandonner mais travailler dessus me terrifie et me dégoûte à la fois.

UPDATE : Au final, j’ai réussi à la terminer, cette première relecture, il y a quelques jours à peine. Et avec le recul j’aime cette histoire, ces personnages, etc. Mais le constat reste le même : j’ai fait un burn-out à cause des attentes trop importantes que le challenge à mis sur mes épaules. Jusqu’à présent je n’avais fait que des nouvelles, rarement plus de 3000 mots je pense, et me lancer dans un projet aussi vaste n’aurait jamais du être fait sur une période aussi courte (avec le rythme que j’avais, j’aurais pu faire un roman de 50000 mots en trois ou quatre mois sans pour autant m’épuiser comme ça.)

C’est là ce que j’ai à reprocher au Nanowrimo et à sa communauté. Elle passe son temps à dire que « c’est pas grave de pas y arriver, l’important c’est d’essayer » mais la réalité c’est que l’objectif des 50k est au cœur du challenge, c’est ça qui en fait l’essence. Et donc il est impossible de l’ignorer, on va tout faire pour y arriver, pour ne pas échouer. C’est peut-être pas le cas pour tout le monde, mais c’est le cas pour un certain nombre de personne, moi inclus.

Si jamais je devais avoir un conseil aux gens qui pense le faire pour se motiver, ça serait : faites pas ça. Écrivez, mais n’essayer pas de vous épuiser. Faites challenge moins contraignant comme le Bradbury challenge (une nouvelle par semaine, sans limite de mots ou de taille). Essayez d’écrire un peu tous les jours, faites vous un compte (réaliste hein) du nombre de mot que vous devriez écrire par jour ou par semaines. Commencez petit, 100 mots par jours par exemple, si vous voyez que vous arrivez à faire plus pendant une semaine ou deux, vous passez à 200, etc. L’important c’est de continuer à écrire, écrire peu toute l’année sera toujours mieux qu’écrire beaucoup trois semaines.

Le 6 Frimaire 231.

Réglisse

Trigger warning : Mort.


Voilà, elle je vous l’ai déjà présentée, c’est Réglisse. Et aujourd’hui elle est morte, elle avait un cancer, depuis une semaine elle n’y voyait plus et ce matin elle n’arrivait plus à respirer, mes parents l’ont emmenée au vétérinaire et il l’a abattue.

Sur les photo on la voit bébé, elle tenait dans ma main presque à l’époque, pleine d’énergie, joueuse, câline.

Ensuite on la voit deux ans plus tard, en 2014 quand j’étais sur Perpignan avec mes parents encore, beaucoup moins joueuse, peureuse mais très affectueuse et câline.

Et enfin la dernière photo date d’il y a deux semaine, elle y voyait à ce moment là et allait relativement bien, même si elle mangeait peu, elle était encore très affectueuse et câline.

Elle est née en élevage, un petit élevage. Ses parents était lofés tous les deux, mais elle ne pouvait pas l’être parce qu’elle avait les yeux vairons et que ça n’est pas admis dans la race des Bouviers Bernois. Donc ils allaient la tuer parce qu’elle n’aurait pas rapporté suffisamment d’argent. Ma sœur l’a achetée à moitié prix et l’a sauvée. Voilà ce que c’est les petits élevages btw, ça n’échappe en rien à la course au profit et à l’absence d’empathie.

Mes parents l’aimaient je crois, mais pour eux les chiens c’est important mais c’est aussi des meubles. Elle passait une grosse partie de son temps sur son panier, surtout lorsqu’il y avait du monde à la maison. Pas par choix, mais parce que mes parents ne voulaient pas qu’elle dérange. Et ça a été pire lorsqu’ils ont déménagés dans le Gers, là elle passait le plus clair de son temps dans le garage, seule. Affectueuse comme elle l’était je me demande si ça n’est pas une des causes de sa maladie et de sa mort.

Elle avait 7 ans. C’est pas très vieux à mon sens, mais pour une pure race c’est pas étonnant. Les races sont des produits de consanguinité et elles accumulent les tares potentielles jusqu’à arriver à des troubles médicaux communs suivant la race de l’animal, comme des problèmes de dos chez le Berger Allemand, le cancer chez le Bouvier Bernois, etc.

Chose marrante elle avait sa langue toujours sortie du coté droit, à tel point qu’ont aurait cru qu’elle avait un pli. Elle avait le poil doux et soyeux et le matin elle aimait beaucoup se rouler dans la rosée une fois sortie.

Seulement voilà, maintenant c’est fini. Elle est morte. Elle n’a pas réagit apparemment lorsque le vétérinaire lui à placé le cathéter pour l’euthanasie parce qu’elle n’avait plus assez d’oxygène pour être réellement consciente. On aurait peut-être pu tenter les chimio-thérapie avant tout ça, lorsqu’ils ont été au courant de ce qu’elle avait. Mais j’imagine qu’ils n’avaient pas assez d’argent, et puis comme je le disais plus tôt, elle était considérée un peu comme un meuble, on ne dépense pas d’argent en opération médicale pour un meuble.

C’est la troisième que les vétérinaires m’enlève. Je les hais de plus en plus. Mes parents aussi. Et honnêtement, je suis triste. Vraiment. Et en colère un peu. Ou plutôt haineuse. Contre les humains et ce qu’ils font des animaux, tant humains que non-humains.


Le 14 Vendémiaire 228.